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Calimero Parabellum

Les Raisins de la colère, Steinbeck

16 Janvier 2022 , Rédigé par Calimero Publié dans #Jour de lecture

 

Les Raisins de la colère, c'est d'abord du contraste, un roman qui alterne longs et courts chapitres. Qui alterne analyse  politique, économique, et puis la vie de ceux qui subissent les foudres de ces lois qui les dépassent. La théorie livrée comme un uppercut, et la pratique étalée dans sa lenteur et son long cours mais qui n’en est pas moins violente. 
 
Le roman se divise en trois parties : l’état des lieux en Oklahoma, la fuite et la traversée du pays, et enfin la Californie. L’état des lieux est sans appel : plus rien à bouffer, des banques qui dévastent les maisons de ceux qu’elles ont expulsés, une terre et un climat que les habitants ne comprennent plus. C’est le cas de la famille Joad que retrouve le fils Tom après une peine de prison pour meurtre. Casy, le pasteur sans foi qui ne prêche plus, et Tom retrouvent la famille sur le point de déguerpir. Ils s’en vont et c’est l’enfer de la traversée. Un pays qui est le leur, mais qui ne veut pas d’eux. Du travail qu’on leur promet en Californie comme on promet le paradis après la vie ; les privations, la voiture qui fait des siennes, les autres familles sur le bord de la route, les flics des autres Etats qui ne veulent pas de ces vagabonds. Et puis la Californie et l’exploitation. Le travail rare et sous-payé. 
 
La Californie... Ici abandonne tout espoir. Inutile de vouloir unifier la main d’œuvre pour réclamer plus. Ici, c’est être un rouge. Un putain de bolchévik ! Mieux vaut répandre la peste que ces idées de vie meilleure. Casy reprend goût à ses prêches pour motiver les hommes épuisés. Tom l'ecoutera et deviendra autre chose, un pur esprit peut-être. 
 
Et la mère, sans doute le personnage le plus bouleversant du roman, tient tête à tous les événements parce que le noyau de la famille, c’est elle. Parce que l’énergie de la survie, c’est elle. Parce que rien ni personne ne l’empêchera d’avancer jour après jour pour retrouver la dignité perdue. Saleté de Okies ! qu’on leur balance à la gueule. Saleté de migrants ! Mais sans doute sont-ce eux, les Joad, qui seuls se sont maintenus au rang d’homme.

 

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